Les qì
Après avoir longuement porté un intérêt dans tous les arts
énergétiques chinois que sont les arts martiaux, le qìgōng, le tàijíquán, le fēng
shuǐ, la MTC et le yì jīng, je me dois de constater que la notion du souffle ″qì″
existe de façons différentes dans ces discipline distinctes, à l’exception du yì
jīng où il n’est jamais fait la mention de ce terme ″qì″ sans doute trop jeune
pour figurer dans un ouvrage aussi ancien.
Les différentes sortes de qì, ne sont en fait pas des diversités
de matières mais des observations divergentes dues à des manifestations de
phénomènes naturels distincts.
Le yuán qì de la médecine traditionnelle chinoise (MTC)
représente le qì que l’on reçoit à la naissance, un peu comme une batterie
transmise par nos ancêtres.
Le shā qì du fēng shuǐ représente le lieu où l’influence des
courants telluriques ou la configuration d’un aménagement peut nuire à la
santé.
En qìgōng et en tàijíquán on a beaucoup de sorte de qì très
distinctement mis en conception.
Dans mon expérience pratique et pragmatique du qìgōng, le qì se révèle comme étant une seule et
unique chose. C’est toujours un mystère inexplicable et une sensation qui ne
peut être transmise par des mots.
On a l’impression d’être anesthésié, on a des sensations
magnétiques, des picotements, du chaud, du froid, des frissons, mais surtout un
bien-être subtil.
Dans le yì jīng (livre des mutations) le qì ne figure donc
pas dans le texte originel, mais par contre il y a un caractère qui n’est
présent qu’une seule et unique fois dans tout le texte. C’est le caractère líng,
qui, s’il est associé au terme qì (líng qì), il est alors l’équivalent du Reiki
japonais.
Líng qì est dans la science du fēng shuǐ, la force
spirituelle d’un lieu, d’une montagne, ou les influx transcendants où vivent
les génies (êtres élémentaires). Est-ce encore une autre sorte de qì, ou est-ce
une différente interprétation d’une même chose mesurée d’un autre point de vue.
Le qì de la terre est considéré comme étant yīn et le qì du
ciel est considéré comme étant yáng.
Le qì universel du dào qui se manifeste dans la bipolarité du
tàijí (yīn yáng), est donc la manifestation du souffle causé par le vide (wújí).
Autrement dit ″un vide″ cause naturellement un appel d’air.
L’exploitation du vide est analogue à toutes les disciplines
énergétiques énoncée ici.
En acupuncture on pique le point en créant une dépression
pour appeler le souffle. En fēng shuǐ on utilise le vide pour accumuler et faire
circuler le qì. Dans les tàolù du gōngfū on exploite le vide pour la propulsion
du corps et des membres. Dans la méditation le vide mental sert à accumuler la force
vitale qui s’exprime dans le concept jīng-qì-shén
ou les trois trésors qui correspondent à la terre, l’homme et le ciel. Les
trois chances de l’être humain, ou les trois parties du cerveau (tête, cœur,
ventre) sont l’image de la trinité du ciel ou la véritable expression de l’intelligence.
Seul le vide unifie tous ces concepts, car il est l’unique source de l’énergie
cosmique. Il demeure un mystère car il est la vacuité qui se distingue par une
absence de valeur et en même temps comme une valeur fondamentale nécessaire à l’existence.
Ce genre de paradoxe peut aider à comprendre comment nous avons souvent l’habitude
de nous donner une trop grande importance.
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